Dossier : Le commerce équitable
- Les principes du commerce équitable
- Le logo de certification
- La différence équitable
- Exemples d'actions à poser
- Des outils du Réseau In-Terre-Actif sur le commerce équitable
- Liens pertinents
Consommer, c'est d'abord choisir : choisir entre un T-shirt fait dans un atelier de misère et un autre fait dans un atelier qui respecte les droits des travailleurs et travailleuses ; choisir entre un café qui passe par la route conventionnelle des multinationales et un café équitable dont le prix juste garantit aux petits producteurs le droit à une vie décente ; choisir entre les fruits et légumes fournis par des grandes multinationales et ceux produit localement, etc.
Les principes du commerce équitable
Plusieurs principes doivent être respectés par les producteurs du Sud et les organisations de commerce équitable du Nord afin qu’il soit possible de certifier qu’un produit est équitable. En voici quelques-uns :
- Un commerce plus direct s’établit entre les coopératives de producteurs du Sud et les consommateurs du Nord ce qui réduit le nombre d’intermédiaires.
- Les producteurs ont des conditions de travail et de vie décentes. Il n’y a pas d’esclavage ni de travaux forcés et on se conforme aux normes de l'Organisation internationale du travail (OIT) en ce qui a trait au travail des enfants.
- Un prix plus juste est versé pour le travail des producteurs. Un prix minimum couvrant les coûts de production est fixé et garanti.
- Les pratiques agricoles des producteurs sont plus respectueuses de l’environnement. Plusieurs coopératives équitables sont certifiées biologiques.
- Des investissements sont réalisés par les producteurs dans l’éducation, la santé et le développement local de leurs communautés.
- Une gestion démocratique et transparente est effectuée par les producteurs réunis en coopératives de travail. L’égalité homme-femme est présente.
Le logo de certification
La liste des produits équitables disponibles au Québec et au Canada s’allonge d’année en année. On y retrouve, entre autres, du café, du thé, du cacao, du riz, du sucre, de l’huile d’olive, des bananes, des mangues, des épices, du quinoa, du vin, du karité ainsi que du coton, des roses, des produits d’artisanat et même des ballons de soccer ! Mais comment peut-on s’assurer qu’un produit est bel et bien équitable ?
Dans un premier temps, il incombe aux organismes internationaux de certification de s’assurer que les producteurs du Sud respectent les principes établis. Par la suite, une fois les biens parvenus au Canada, il revient à l’organisme de certification Fairtrade Canada de vérifier si l’importateur du produit respecte les principes du commerce équitable et si les biens ou les aliments vendus sont faits de matières premières équitables. Lorsque c’est le cas, un logo de certification peut alors être apposé sur les produits commercialisés. Sache que la certification équitable aide plus de 1,66 million de producteurs et leurs familles dans 75 pays.
Le logo bleu et vert de Fairtrade est internationalement reconnu et sa présence sur un produit assure sa certification équitable. Cependant, au Québec on reconnaît d'autres labels que l'on peut retrouver sur le site internet de l'Association québécoise du commerce équitable.
Le développement d’échanges plus équitables entre les pays du Nord et du Sud est essentiel à l’amélioration des conditions de vie de millions d’être humains sur la planète. Constate au fil des pages comment plusieurs paysans ont pu transformer leurs conditions de vie ainsi que celles de leurs familles et de leurs communautés grâce au commerce équitable. Découvre aussi comment tu peux participer concrètement, en tant que citoyen et consommateur, à promouvoir l’avènement d’un monde plus solidaire.
La différence équitable
Le cas du café
Du caféier à la tasse; tout un processus !
Le café provient du caféier. Celui-ci produit des fruits charnus, rouges, violets ou jaunes, appelés cerises de café, à deux noyaux contenant chacun un grain de café. Cueillis manuellement, les fruits sont par la suite nettoyés, puis les graines sont libérées de leur enveloppe. Le café vert ainsi obtenu est alors séché au soleil ou dans des séchoirs, puis trié et calibré pour la mise en sacs. Les grains décortiqués seront ensuite torréfiés dans les pays consommateurs. Tout cela exige énormément de travail, les gens l’oublient souvent.Le commerce équitable permet à des coopératives de petits producteurs d'accéder plus directement aux marchés du Nord.
Des intermédiaires qui en profitent
Bien qu’il soit majoritairement produit par de petits paysans et des entreprises familiales, le prix de cet « or brun » varie entres autre par par les instabilités qu'amènent les changements climatiques et les maladies qui influencent directement les récoltes. Ce prix est, ensuite, fixé par les cours de la bourse de Londres et de New York. Ne disposant que de moyens limités et n’ayant que peu d'expérience commerciale, les producteurs n'ont malheureusement pas directement accès aux marchés mondiaux et sont à la merci des grands acheteurs (multinationales) et des investisseurs qui dominent les échanges.
Compare le chemin traditionnel du café et le chemin du commerce équitable :
De la trentaine de dollars déboursés par le consommateur canadien pour un kilo de café, le petit producteur colombien touchera généralement au mieux 1,75 $, au pire 11 ¢. Le reste de l’argent ira dans les poches d’intermédiaires tels que les propriétaires des terres, les transformateurs, les exportateurs, les torréfacteurs, les distributeurs, les restaurateurs et, surtout, les spéculateurs toujours plus nombreux sur le marché du café. Imagine : entre le paysan et le consommateur, il peut y avoir jusqu’à dix intermédiaires différents qui se revendent la production ! La présence de ces intermédiaires condamne souvent les petits producteurs à une pauvreté extrême car le prix qu’ils reçoivent pour leurs produits couvre à peine leurs coûts de production.
En réduisant de moitié le nombre des intermédiaires, ce commerce plus direct redonne aux producteurs du Sud une meilleure maîtrise de leurs récoltes et leur permet de toucher un prix plus juste pour leur production. Bonne nouvelle : des centaines de milliers de caféiculteurs bénéficient aujourd'hui du commerce équitable.
Savais-tu que ? :
- Le caféier peut atteindre, selon les variétés, de 4 à 6 m de hauteur et ne commence à produire des fruits qu’après 5 ou 6 ans.
- Le café représente actuellement un marché de plus de 70 milliards de dollars et seulement 5 grandes compagnies se partagent 55 % des ventes mondiales.
- À chaque jour, plus de 1,6 milliards de tasses de café sont bues par les habitants de la planète. Si on accumulait la quantité de tasses de café bues en une année seulement, on pourrait remplir 76 fois le Stade olympique de Montréal.
- Il existe une soixantaine d’espèces de café. L’arabica et le robusta se partagent la plus grand part du commerce mondial. Le café robusta est plus riche en caféine mais moins goûteux tandis que l’arabica présente des arômes plus fins.
- Une tasse de café équitable ne coûte que quelques sous de plus qu’une tasse de café classique. Pour les consommateurs du Nord, cette différence ne représente pas grand chose alors que pour les producteurs du Sud, le commerce équitable transforme véritablement leur vie.
Le cas de la banane
Le commerce équitable a pour principe de promouvoir une agriculture respectueuse de l’environnement. Tous les producteurs certifiés équitables ne cultivent pas de manière biologique mais tous doivent adopter des pratiques agricoles plus écologiques.
Savais-tu que ?
- Il existe plus de 1000 variétés de bananes. Mais une seule, pour ainsi dire, se retrouve dans les marchés du Nord : la Cavendish. Cela entraîne, peu à peu, une diminution des variétés de bananes cultivées et rend la production des bananes fragiles : une simple malade peut détruire l'entièreté des récoltes. D'ailleurs, depuis 2014, un champignon s'attaque aux bananiers.
- Au Canada, on importe plus de 500 000 tonnes de bananes annuellement. Dans les commerces, seulement 0,5% de celles-ci sont certifiées équitables.
- En Suisse, 53% des bananes consommées proviennent du commerce équitable.
- Les pesticides, pulvérises de façon aérienne, se perdent dans les écosystèmes au-delà des bananeraies. Cela cause d'importants problèmes environnementaux et présentent un risque pour les individus qui vivent près, car ils se retrouvent dans l'écosystème local. Au Costa Rica, les enfants qui vivent près des plantations de bananes ont des concentrations élevées d'insecticides dans leur urine.
- En 2017, l'Équateur, qui fait partie des cinq premiers producteurs mondiaux de la banane, a instauré un guide pratique destiné aux ouvriers et aux formateurs afin de tenter de rendre les conditions de travail dans les bananeraies plus sécuritaires.
Pour en apprendre davantage sur les différents produits conventionnels VS équitables, consultez notre album thématique : Comprendre pour agir : Le commerce équitable.
Exemples d'actions à poser
Deviens un(e) citoyen(ne) plus responsable dans tes choix de consommation
Le commerce équitable améliore les conditions de vie de millions de personnes, en plus d’être plus respectueux de la Terre. Il implique des principes à respecter de la part des producteurs au Sud et des organisations qui importent les produits au Nord. Nous t’invitons, lorsque c’est possible, à encourager ce commerce plus juste.
Toutefois, sache que le commerce équitable n’est qu’une facette de ce qu’on appelle la consommation responsable. Celle-ci implique plusieurs autres aspects qui peuvent être mis en place dans tes choix de consommation quotidiens ainsi que dans ceux de ta famille et de tes ami(e)s.
Pour t’aider à devenir un(e) consommateur(trice) plus responsable, voici un aide-mémoire que tu peux conserver dans ton porte-feuille.
Comme citoyen :
- Tu peux choisir de consommer équitable et responsable;
- Tu peux inviter tes commerces et restos préférés à offrir des produits équitables ou à en offrir davantage s'ils le font déjà et leur laisser voir que tu apprécierais qu'ils offrent des produits équitables lorsque c'est possible;
- Tu peux t'informer sur les questions du commerce équitable et de la consommation responsable.
Tourisme responsable
Tu auras probablement davantage d'occasions de voyager que toutes les générations qui t'ont précédé. Le concept de tourisme responsable incite les voyageurs à protéger l'environnement et les cultures locales des pays visités.
Un voyage responsable favorise les échanges et les rencontres avec les populations locales ; utilise les services et les produits offerts et conçus par les habitants de l'endroit, contribuant ainsi au développement de l'économie locale et à l'amélioration de la qualité de vie des habitants du pays hôte.
Des outils du Réseau In-Terre-Actif sur le commerce équitable
Album thématique "Comprendre pour agir : Le commerce équitable"
Album thématique "Comprendre pour agir : La consommation responsable"
Affiche : Changez le monde avec les produits équitables!
Liens pertinents
Association québécoise du commerce équitable
Camino - Produits équitables et biologiques
"Pareil pas pareil" - Vidéo d'Équiterre (7 min.) sur le chocolat équitable
"Cacao : de la fève à la tablette" - Vidéo (9 min.) sur le chocolat équitable
Page actualisée en 2024