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L'élimination des déchets n'est pas sans conséquence!

Le problème de la gestion des déchets est mondial. Toutefois, la quantité et le contenu des déchets ne sont pas les mêmes partout puisque rien n’est comparable : les modes de vie et de consommation, le climat, les zones urbaines, les routes, les technologies, toutes ces caractéristiques diffèrent. Il existe plusieurs méthodes différentes pour les gérer. Les modes d’élimination les plus communs sont l’enfouissement et l’incinération.

Enfouissement

Au Québec, la plupart des villes utilisent l’enfouissement pour disposer de leurs déchets. On dénombre 64 lieux d’enfouissement sanitaire à travers la province. L’enfouissement consiste à enfouir les déchets dans un endroit spécialement conçu pour cela. Les déchets sont déchargés, compactés et recouverts de terre ou d’une membrane pour diminuer la pollution. Chaque lieu d’enfouissement sanitaire occupe un grand espace, qui ne pourra être utilisé pour autre chose avant longtemps, puisque les déchets s’y dégradent très lentement à cause de leur longue durée de vie.

Les lieux d’enfouissement sanitaire comportent certains risques pour l'environnement. La matière organique constitue la principale cause de contamination de ces sites. Sa dégradation produit des biogaz et des eaux de lixiviation. Les biogaz résultent de la fermentation de la matière organique dans un milieu pauvre en oxygène (anaérobique). Au cours de sa décomposition, une tonne de matières organiques peut produire 150 à 200 m3 de biogaz. On retrouve plusieurs composés dans le biogaz, principalement du méthane (CH4) et du dioxyde de carbone (CO2). Les émissions de biogaz contribuent à l’effet de serre. Dans les très gros lieux d’enfouissement, il est possible de capter les biogaz pour les brûler et produire de l’énergie. C’est ce que fait actuellement la Société Gazmont, au Centre environnemental de Saint-Michel, situé à Montréal.

La centrale Gazmont

Les eaux de lixiviation, ou lixiviats, sont des eaux de filtration qui traversent les déchets. Elles proviennent surtout des précipitations, mais également d’autres sources : la décomposition de la matière organique, l'humidité comprise dans les déchets lors de l'enfouissement et l'eau souterraine en contact avec les déchets. En traversant les déchets, ces eaux se chargent de plusieurs contaminants (micro-organismes, composés organiques et chimiques). Pendant son stockage, une tonne de matières organiques peut produire de 100 à 500 litres de lixiviats. Si aucune installation n’est prévue pour les recueillir de façon sécuritaire, ces matières peuvent contaminer les cours d’eau et les eaux souterraines qui se trouvent près du site, et menacer l’environnement et notre santé.

Savais-tu que ?

Une trentaine des lieux d’enfouissement sanitaire du Québec utilisent la capacité filtrante du sol pour épurer leurs lixiviats (eaux contaminées par les déchets), tandis que les autres, qui desservent 71 % de la population, possèdent des équipements de captage et de traitement des eaux.
Parmi les 64 lieux d’enfouissement sanitaire en exploitation au Québec, 56 sont de propriété publique et huit appartiennent à des entreprises privées. La majorité des déchets, soit environ 77 %, est éliminée dans les lieux d’enfouissement sanitaire privés en exploitation.

Ministère de l’Environnement du Québec (1999)

 

Incinération

L’incinération consiste à brûler les déchets à haute température, souvent à plus de 1 000°C. On utilise peu l’incinération au Québec, qui compte seulement trois incinérateurs, mais on en trouve 184 en France. On peut voir le fonctionnement d’un incinérateur en cliquant sur le lien suivant :

Que se passe-t-il vraiment dans un incinérateur? [ cliquez ! ]

L’incinération ne fait pas disparaître les déchets. Il reste une quantité de cendres importante dont on doit disposer de façon sécuritaire, car elles peuvent contenir des contaminants très toxiques. Les principaux sont des composés organiques comme les dioxines et les furannes, dont certains sont très toxiques. Il y a aussi des métaux lourds comme le cadmium et le plomb. La quantité de cendres obtenue correspond environ au tiers des déchets brûlés. Leur transport et leur enfouissement suscitent de nombreuses inquiétudes pour l'environnement et la santé.

L’incinération génère aussi des gaz de combustion, qui sont constitués à 99 % de vapeur d'eau et de gaz carbonique. Ce dernier est un important gaz à effet de serre. Dans le 1 % restant, on trouve plusieurs composés toxiques. Parmi ces composés, les plus dangereux sont les dioxines et les furannes. Ils ne sont pas biodégradables. Donc, tout le long de la chaîne alimentaire, ils vont s'accumuler dans les organismes vivants, soit dans les graisses animales, soit dans les tissus végétaux. Ainsi, il devient risqué de manger du poisson, de la viande ou des légumes contaminés. D'autres contaminants, comme le cadmium, qui est également cancérigène, peuvent être absorbés par les voies respiratoires. Ils peuvent également contaminer les aliments et les eaux de consommation.

Savais-tu que ?

Les trois incinérateurs du Québec desservent un peu plus d’un demi-million de personnes situées dans les régions de la Capitale nationale, de la Chaudière-Appalaches et de la Gaspésie–Îles de la Madeleine.

Ministère de l’Environnement du Québec (1999)

L'incinération est peu utilisée au Québec et ne produit qu'une faible partie des gaz à effet de serre et des substances toxiques présentes dans l'atmosphère. Par contre, si tous les déchets étaient brûlés, l'incinération deviendrait une source dominante de ces contaminants. Il importe donc de ne pas y recourir davantage et même d'y recourir de moins en moins.

 

 

 

 

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