Qu'est-ce qu'on entend par le terme marché mondial ?

Le marché est le lieu où l’on vend et l’on achète des marchandises de toutes sortes ou des services. C’est aussi un débouché économique, un ensemble de clients qui peuvent acheter un produit ou un service. Sur la presque totalité de la planète, le système économique tend à s’aligner sur le modèle unique d’économie de marché. Dans ce modèle, on favorise l’action des mécanismes naturels du marché en question pour assurer, seuls, l’équilibre de l’offre et de la demande. On cherche à exclure le plus possible toute intervention des États dans la gestion des relations entre acheteurs et vendeurs. Lorsqu’on parle de marché mondial, on fait référence au fait que partout autour du globe, on favorise la mise en place du modèle d’économie de marché. Cela veut aussi dire que les débouchés économiques se multiplient. C’est-à-dire que les entreprises ont la possibilité d’offrir leurs marchandises et leurs services à des ensembles de clients de plus en plus grands dans plusieurs régions du monde. Les États tendent à se retirer du milieu du commerce pour laisser aux commerçants la liberté d’investir, de vendre, de produire un peu partout sur le globe sans que les frontières politiques ne deviennent un obstacle pour leurs affaires. Les règles du commerce convergent au niveau international sans tenir compte des réalités particulières d’un État ou d’un peuple. Des institutions ayant pour mandat de mettre en œuvre la standardisation de ces règles du commerce international sont en mesure de faire pression sur les États afin qu’ils adoptent les ajustements nécessaires dans leur politique économique nationale. Les multinationales sont les premiers acteurs dans ce terrain de jeu mondialisé. Les 200 plus grandes firmes forment un peloton de tête et se partagent plus du quart des activités économiques mondiales. Elles sont présentes dans les secteurs de l’automobile, dans le secteur bancaire, commercial, électronique ou encore la vente au détail. Dans un tel contexte, l’augmentation des échanges entre les pays est fulgurante. Pour chaque objet vendu sur le marché mondial en 1950, 15 sont échangés aujourd’hui. De grands principes ont été mis de l’avant afin de faciliter les échanges commerciaux à l’échelle internationale comme la diminution des barrières tarifaires entre certains États. Toutefois, les multinationales ont rapidement identifié d’autres limites à la libre circulation des marchandises et des services qu’elles produisent. Les politiques de développement national telles que les subventions gouvernementales, les mesures favorisant l’utilisation de matériaux locaux ou encore la protection des services de secteurs publics comme la santé apparaissent aux yeux des dirigeants de multinationales comme des barrières au commerce. Ils soutiennent que ces interventions des États court-circuitent les mécanismes naturels du marché en faussant l’équilibre entre l’offre et la demande.

Il est naturel de vouloir échanger les biens entre nous, c’est ce que nous avons toujours fait depuis que nous avons pris conscience de notre condition d’être social. Le commerce effectué de manière équitable s’avère un instrument de développement collectif important. Toutefois, les échanges commerciaux n’ont de sens que s’ils sont avantageux pour toutes les parties. Le système de libre-échange mondial actuel ne semble pas garantir cette dernière condition. En dépit de la libéralisation rapide du commerce internationale, les pays les moins développés ont vu leur part du commerce mondial tomber de 0,6 % en 1980 à 0,3 % à la fin des années 90. En Afrique subsaharienne par exemple, 28 pays se sont appauvris entre 1980 et 1997, précisément durant la période de libéralisation du commerce. En Amérique latine, le fossé entre les riches et les pauvres s’est élargi même si l’on constatait un accroissement des échanges internationaux. Le commerce n’a jamais été une fin en soi ou un moyen de s’enrichir aux dépens des autres. La finalité du commerce n’est pas de rendre les gens plus pauvres cependant, tel qu’on le pratique actuellement, il a pour conséquence d’appauvrir davantage une multitude de gens autour du globe alors que les plus riches empochent des profits faramineux.

Texte inspiré par le document En commun, une action mondiale contre la pauvreté du CCCI et du document du programme 2000-2003 Le monde n’est pas à vendre de l’organisme Développement et paix.