Mythes
et réalités sur lexploitation des enfants

Textes de
référence
Lintérêt suscité
par la question du travail des enfants est trop souvent fondé sur quatre mythes qu'il
convient de détruire. Ces derniers vous permettront ainsi de mieux comprendre la
problématique du travail des enfants.
Premier mythe: Le
travail des enfants est circonscrit au monde en développement.
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- En fait, des enfants travaillent de façon
habituelle dans tous les pays industrialisés et l'on trouve pratiquement partout des
formes dangereuses de travail des enfants. Aux États-Unis par exemple, l'agriculture
emploie des enfants, dont la plupart sont issus de minorités ethniques ou de groupes
d'immigrants. Une enquête réalisée en 1990 sur les enfants mexico-américains occupés
dans les exploitations agricoles de l'État de New York a montré que près de la moitié
avaient travaillé dans des champs encore humides de pesticides et que plus d'un tiers
avaient été touchés par des pulvérisations.
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Deuxième mythe: Le travail des enfants
ne sera jamais éliminé tant que la pauvreté subsistera.
- Or, selon l'UNICEF, l'emploi des enfants à
des travaux dangereux peut et doit être éliminé indépendamment de mesures plus vastes
visant à limiter la pauvreté. D'ailleurs le climat en ce domaine est en train de
changer. Les gouvernements ont commencé à agir pour appliquer les engagements souscrits
dans la Convention relative aux droits de l'enfant,
au niveau local, les groupes de militants et les organisations non gouvernementales (ONG)
étudient des moyens novateurs de retirer les enfants des emplois dangereux et de leur
assurer des solutions de rechange.

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Troisième mythe: Le
travail pour la seule exportation
- La plupart des enfants travailleraient comme
des forçats à produire des articles bon marché pour alimenter les magasins du monde
riche. Certes, on montre du doigt les ballons de soccer fabriqués par des enfants au
Pakistan pour être utilisés par des enfants dans les pays industrialisés. Mais en fait,
seul un très petit pourcentage des enfants travailleurs sont employés dans les pays
d'exportation, probablement moins de 5%. La plupart sont occupés dans le secteur informel
comme vendeurs de rues, ouvriers agricoles ou domestiques, loin des inspecteurs du travail
et de la curiosité des médias.
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Le quatrième mythe: Les sanctions et
les boycotts
- Une autre voie de progression dans la lutte
contre le travail des enfants serait, selon cette thèse, que les consommateurs et les
gouvernements fassent pression par des sanctions et des boycotts. Les pressions au plan
international sont sans nul doute utiles, mais les boycotts et autres mesures incriminées
n'affecteront que les industries exportatrices, lesquelles exploitent un pourcentage
d'enfants relativement faible. Ces mesures sont, de plus, un instrument grossier avec des
conséquences à long terme qui risquent en fin de compte de faire plus de mal que de bien
aux enfants. L'UNICEF préconise
plutôt une stratégie d'ensemble qui soutienne et développe les initiatives locales, en
offrant aux enfants libérés des alternatives réelles, à commencer par un enseignement
primaire obligatoire de qualité.
- BELLAMY, Carol. La situation des enfants dans le monde.
- 1997, résumé, déc. 1996, Unicef, 36
pages, p.:2-5.

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